Lu sur le site du MoDem:
Plan de sécurisation de l'école : Non, un établissement scolaire n'est pas un bunker !
Après la cagnotte à 10 000 euros pour récompenser l'assiduité des élèves, c'est maintenant le thème de la sécurité qui devient prétexte à une mesure choc.
La Commission Nationale Education et le Mouvement Démocrate dénoncent cette nouvelle dérive qu'on inflige aux valeurs de l'école de la république.
En instaurant des brigades d'intervention dites « équipe mobile de sécurité » ou en envisageant le développement de la vidéosurveillance, c'est une vision sécuritaire de l'école qui domine. Le problème de la violence à l'école ne se résoudra pas en ajoutant des vigiles de sécurité.
La violence et la délinquance, prétextes malsains aux mesures gouvernementales, doivent être exclues de l’enceinte scolaire.
Mais la solution présentée est tout autant porteuse de violence : démonstration en uniforme, externe à l’équipe éducative, elle valorise une agressivité institutionnalisée qui ne saurait résoudre les problèmes.
Ce n’est pas la bonne façon de parler aux jeunes. Ce n’est pas le bon niveau de réponse.
S’il est un espace à préserver c’est l’enceinte scolaire, lieu d’apprentissage des savoirs et compétences autant que du vivre ensemble.
L’école a besoin d’enseignants, d’éducateurs, d’assistants d’éducation et d’aides à la gestion des conflits au cœur des équipes éducatives. Le surveillant de vie scolaire remplissait ce rôle avec une relation aux élèves bien meilleure que celle qu'on nous propose. L’embauche de 500 personnes devant constituer des brigades d’intervention mobiles allant de collèges en lycées, est un gadget ; pire une illusion sécuritaire néfaste pour nos écoles ; voire une provocation : quand les enseignants dénoncent les suppressions de poste et l’affaiblissement des moyens éducatifs, on peut s’étonner et dénoncer un projet répressif plus qu’éducatif.
Hormis les problèmes de délinquance qui sont du ressort de la police et pour lesquels les chefs d’établissement connaissent les procédures à suivre, l’expérience montre que la solution aux problèmes de violence à l’école (comme l’amélioration des relations enseignants/élèves) se construit au sein des établissements, en équipe, avec la communauté éducative, avec les parents, par l’instauration d’un climat propice aux apprentissages. Celui-ci dépend de l’offre éducative et culturelle et des moyens que notre institution met en place pour soutenir la seule autorité qui vaille: celle des professeurs et du personnel de direction.
Brigades, vidéosurveillance, portiques de sécurité,…, sont autant de façon de "regarder ailleurs" : une vraie politique de sécurité s'attaque à la source de la violence et aux conditions de vie dans les quartiers. Ghettoïsation, manque de lien social, sentiment de non-reconnaissance, politique d'urbanisme… sont les vrais défis. Plutôt que se refermer sur elle-même, l'école doit pouvoir rayonner et diffuser du savoir et de la culture ; gagner la jeunesse !
C’est aussi par les signes qu’une société et ses décideurs donnent à ses jeunes, qu’on valorise ou non un espace qui leur est dédié et dans lequel on souhaite les voir s’épanouir.
Il n’est pas bon de brouiller le message et la mission de l’école par de telles solutions qui désaxent le propos de l’éducation nationale et de ses établissements.