Trouvé sur le site de la FAO (organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agiculture)
"Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise"
"En ces temps où la crise économique mondiale domine l’actualité, il n’est pas inutile de rappeler que tout le monde ne travaille pas dans un bureau ou une usine. La crise frappe de plein fouet les petites exploitations agricoles et les zones rurales, où vivent et travaillent 70 pour cent des personnes souffrant de la faim dans le monde.
Le nombre de personnes sous-alimentées ayant augmenté approximativement de 105 millions en 2009, on compte à l'heure actuelle 1,02 milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde, ce qui signifie que presque un sixième de l’humanité est victime de sous-alimentation.
Des investissements tant publics que privés seront nécessaires: des investissements publics ciblés viseront à promouvoir et à faciliter les investissements privés, notamment par les exploitants agricoles eux-mêmes.
À l’occasion de la Journée et de la Semaine mondiales de l’alimentation 2009, réfléchissons à ces chiffres et aux souffrances humaines qu’ils recouvrent. Crise ou pas, nous disposons des connaissances requises pour lutter contre la faim. Nous sommes aussi capables de trouver de l’argent pour résoudre des problèmes lorsqu’on les considère importants. Travaillons ensemble pour garantir que la faim soit reconnue comme un problème critique et trouvons une solution. Le Sommet mondial de l’alimentation proposé par la FAO pour le mois de novembre 2009 pourrait être fondamental pour l’éradication de la faim."
Dans son discours à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation (JMA), M. Diouf a également invité les grands de ce monde à porter à 17 pour cent la part de l'agriculture dans l'aide publique au développement, soit à son niveau de 1980, contre 5 pour cent actuellement.
Le thème de la JMA cette année est: "Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise".M. Diouf a souligné que la crise économique actuelle, qui a plongé 105 millions de personnes de plus dans les affres de la faim, était "sans précédent historique", ayant succédé directement à la crise alimentaire mondiale de 2008.
Elle se produit aussi au moment où "dans certains pays, les prix d'un certain nombre de produits sont toujours au niveau de leurs pics de 2007".
A cet égard, M. Diouf a cité le cas du riz au Sri Lanka, au Myanmar, au Kenya et en Equateur, du mil et du sorgo au Burkina Faso, au Mali et au Niger ainsi que du blé en Bolivie et au Pakistan.
Pays riches, bailleurs de fonds, pays en développement et organisations d'aide doivent à présent se focaliser sur des politiques visant à aider les sous-alimentées dont le nombre au niveau mondial atteint 1,02 milliard de personnes.
"Il existe toute une série de problèmes fondamentaux qui doivent trouver solution notamment le problème de la gouvernance », a ajouté M. Diouf. Selon lui, le système de gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale est inefficace et peu adapté face à la crise alimentaire actuelle et aux nouveaux défis auxquels nous serons confrontés.Et M. Diouf d'ajouter que la réforme actuelle du Comité de la sécurité alimentaire mondiale est une véritable opportunité pour renforcer ce Comité et le rendre plus efficace et plus efficient pour servir de base à un Partenariat mondial sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.
Des raisons d'espérer
Cela signifie que nous savons ce qu'il faut faire et comment le faire. Généralement, les programmes, les plans et les projets existent et attendent simplement la volonté politique et les ressources pour devenir opérationnels, a-t-il ajouté en substance.
Dans son message traditionnel à l'occasion de la JMA, le Pape Benoît XVI, qui participera au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire de novembre, a invité "la communauté internationale et ses institutions à intervenir d'une manière plus adéquate et plus forte"."Je souhaite, dit le Pape, qu'une telle intervention puisse favoriser une coopération en vue de protéger les méthodes de culture de la terre propres à chaque région et d'éviter un usage inconsidéré des ressources naturelles. Je souhaite, en outre, que cette coopération préserve les valeurs propres du monde rural et les droits fondamentaux de ceux qui travaillent la terre."
L'accès à la nourriture est un droit fondamental des personnes et des peuples, a souligné le Pape ajoutant que le drame de la faim pourra être surmonter seulement en éliminant les causes structurelles qui en sont à l'origine et en investissant dans les infrastructures rurales des pays pauvres."